Frossard

Frossard

Papiers tissés

Parution d’un catalogue

Vernissage le dimanche 4 mai 2014 à 14h30
Exposition jusqu’au dimanche 1er juin 2014

A l’occasion de ces expositions, deux catalogues intitulés
Papiers tissés et Peintures sont édités.


Depuis de nombreuses années, les galeries Jonas à Cortaillod, Carrespace à Vallorbe et Le Cube à Estavayer-le-Lac proposent, à tour de rôle, une exposition des œuvres du couple de plasticiens Andrée et Claude Frossard.

Amitié

Afin de raffermir les liens d’amitié étroits qui unissent artistes et galeristes, les trois sites d’exposition ont élaboré un projet conjoint de présentation des œuvres récentes des Frossard. C’est-à-dire exposer l’œuvre graphique (dessins et techniques mixtes sur papier) à la galerie Le Cube dès le samedi matin 3 mai à 11h, la peinture (acrylique sur toile) à Carrespace le samedi 3 mai dès 17h et le dimanche 4 mai dès 14h30, ce sera le tour de la galerie Jonas de vernir les papiers tissés (tapisseries réalisées à partir de papier journal), peints ou parfois estampés.

3 sites, 3 cantons

Ces expositions ont ceci de particulier qu’elles se situent dans trois cantons romands: Fribourg, Vaud et Neuchâtel – canton de résidence des Frossard –, et qu’elles présentent les aspects les plus pertinents de leur création. C’est également un parcours magnifique entre lac et Jura pour ceux qui auraient envie de suivre les festivités culturelles proposées ici. C’est d’ailleurs ce que les organisateurs souhaitent afin que le public puisse se rendre compte de l’ensemble de la démarche artistique des Frossard à l’aube de 45 ans d’une intime collaboration.

Frossard: la réinterprétation du paysage

Dès le début de 1995, Claude Frossard s’est interrogé sur la réinterprétation artistique du paysage. C’est un thème qu’il a intitulé «le nouveau paysagisme». Il n’est donc pas étonnant qu’Andrée et Claude aient eu un regard particulier porté sur tout ce qu’ils pensaient structuré, multiple et installé dans des surfaces monochromes. Des observations visuelles et sélectives telles qu’une suite d’ombres semblables et répétitives, une couleur rare, le pointillisme directionnel d’un champ semé ainsi que des parchets de vigne adjacents et pourtant opposés directionnellement. Ces instants de mémoire permettent l’élaboration d’une œuvre nouvelle.

Il y a des verbes qui visent à qualifier le processus de création, dans sa progression, disait Merleau- Ponty dans son livre «Signes»: Altérer-transfigurer-sécréter-établir. Créer c’est aller de la déformation «cohérente» à l’instauration de la forme, en passant par la transformation. Il ressortira de leur entreprise un esprit neuf.

Leurs œuvres sont souvent sans titre. Ce qui signifie que l’enjeu créatif se situe tout autant du côté de la forme que du processus. Ceci jusqu’à l’effacement de la lisibilité au profit d’une absence de contenu concret. Cette position subversive fait donc contrepoids à un esthétisme lisse issu d’une société technologique. Il se dégage des œuvres des Frossard une poésie avérée, délicate, tendre et méditative. C’est un éclairage particulier sur une manière d’interpréter le paysage, avec simplicité, mais combien de profondeur. Toutefois, ce sera l’unité de style, le système d’équivalences dans les œuvres qui leur conférera leur singularité formelle comme un acte primordial de la perception du monde, inaugurera un ordre et fondera une tradition (selon l’esprit de Paul Audi dans «Créer») et nous permettra d’attribuer ces œuvres aux Frossard, et ainsi d’ouvrir d’autres possibles créatifs propres à l’enrichissement du langage de la compréhension du paysage dans le monde contemporain.

— Claudio Bernasconi

ARC_20140523 Vendredi - Express - Magazine - pag 13